Q:
Bonjour Thomas, peux-tu te présenter brievement ?
T:
Thomas, 52ans, 1.90m 92kg (pas que du muscle … pas mal de saucisson aussi 🤣 ). J’habite à la limite entre le Morbihan et la Loire Atlantique en “Bretagne Sud”, au pied du spot. Je suis sur l’eau environ 200j par an.
Q:
Avant de faire de la parawing, quelles autres activités as-tu pratiquées ?
T:
Q:
Pourquoi t'es tu mis à la parawing ?
T:
Comme pour le wingfoil il y a 5ans, toutes les nouvelles activités de glisse sur l’eau m’attirent. J’étais interressé par le downwind à la pagaie mais jamais je n’ai franchi le pas de peur de ne jamais y arriver vu la difficulté technique et physique. La parawing m’a semblé être la possibilité de faire du downwind plus facilement… mais en réalité, je pense désormais que même en freeride, wave ou mini downwind 3 4km c’est un bon support. Enfin l’association “kite” et “wingfoil” me plait bien.
Q:
Comment se sont passés/se passent tes débuts ?L'apprentissage est-il difficile ?
T:
J’ai volé dès ma 1ere session et jibé, sans “walk of shame”, et je remontais très bien au vent même sans voler (j’avais même plutot du mal à abatre au début) grâce au matos je pense. Je ne peux donc pas dire que j’ai trouvé ça difficile. Cependant, mes experiences passées sur d’autres supports m’ont très certainement aidé et mon matos était bien adapté. Au bout de 5 sessions, dont 2 sans suffisamment de vent, je passe tous mes jibes dans le vent établi et j’arrive à packer/depacker “brièvement”. Je ne suis pas un champion ni un athlète, je pense que c’est tout de même assez accessible, mais moins que le wingfoil certainement. Pour la petite histoire, pour ma 1ere session je suis parti à l’eau dans un vent offshore, a priori c’est pas malin mais mon pote Benjo, mono de wing, m’avait proposé de me sécuriser. Quand j’ai vu que je remontais au vent même sans voler je l’ai laissé rentrer chez lui et c’est à ce moment que j’ai connu mon 1er “vrai et long” emmelage 🤣 seul dans ma baie partant vers le large 🤣… Evidemment, “faites ce je dis mais pas ce que je fais” : je ne conseille pas de débuter par vent offshore.
Q:
Justement, quels conseils donnerais-tu pour débuter ?
T:
Prendre du matos adapté, et surtout choisir les bonnes conditions de vent soit 15 20nd, avec un plan d’eau plat car la parawing offre beaucoup moins d’appui que la wing pour se stabiliser en archimedien. If faut aussi s’entrainer au bord sur la plage pour le maniement de la parawing.
Q:
Qu'entends tu par du matos adapté ?
T:
La phase critique dans l’apprentissage est le départ en vol. Une fois en vol c’est un mélange de wingfoil et kite assez instinctif pour moi. Pour cette phase critique, il faut une planche stable avec laquelle on flotte à l’arrêt, autour de 10 à 30l au dessus de son poids. Une planche assez étroite qui glisse bien mais pas trop pour avoir de la stabilité. Une midlenght ou downwind compacte parait bien. Pour moi, la AFS Blackbird ML 6’3 de 22.5 x100l convient très bien avec mes 92kg, elle est très stable pour sa largeur, rigide et super légère. Je pourrai prendre une Blackbird v3 bien plus longue et fine qui decolera plus tôt mais niveau stabilité ça sera plus difficile surtout en onshore avec un plan d’eau agité. Une planche rigide est aussi un atout pour le pumping (des pieds). Les AFS Whitebird 6’6 et 6’8 me paraissent aussi adaptées, j’ai un copain qui a commencé avec et progresse vite aussi. J’ai aussi essayé avec un planche d débutants de wingoil, l’AFS One L (100l mais large), et c’est pas mal aussi pour débuter et comprendre comment la pw fonctionne, un midlenght décollera plus tôt mais la One est super stable et facile. Pour ceux qui ont une expérience de downwind sur planche longue et fine je pense qu’ils peuvent garder leur board si ils la connaissent bien et ont de l’équilibre avec. Niveau foil, j’utilise un AFS Enduro 1300 ou 1100, je vais essayer aussi avec le nouveau 1600GLT pour voir si je gagne vraiment dans le petit temps. Ces foils sont faciles, décolent tot, capent bien, tournent bien, ont beaucoup de glide et une portance excellente a basse vitesse ce qui aide beaucoup en manoeuvre en parawing pour garder le vol. J’utilise le mat UHM85 Skinny qui a un glide incroyable. Certainement qu’un UHM80 faciliterait le décolage mais c’est ce que j’avais déjà dans mon quiver wingfoil. Pour la surface de parawing, j’ai choisi une grande taille 4 à 5m pour pouvoir naviguer sur un plan d’eau pas trop agité et notamment dans les thermiques d’été. J’ai vu beaucoup de vidéos de champions qui ont la moitié de mon age en 3m2 mais ils étaient super toniques et avaient souvent 25nd de vent. Je pense que beaucoup se trompent de taille de parawing et prennent souvent trop petit. Pour le choix du modèle de parawing, je conseille de ne pas se précipiter, le sport est jeune et certaines marques ont visiblement sorti une v1 trop rapidement. Pour débuter, il faut selon moi choisir la meilleure (stabilité, cap) et pas la moins cher. L’expression “ça ira bien pour débuter” n’a pas de sens pour moi, un débutant a justement besoin du meilleur matos alors qu’un pro compensera avec sa technique. Si c’est pour changer au bout de 3 session car on y arrive pas, on aura finalement perdu de l’argent…
Q:
Justement, beaucoup se disent aussi qu'il faut tout racheter encore si on veut faire de la parawing, qu'en penses-tu ?
T:
Q:
As-tu quelques conseils techniques à donner ?
T:
C’est du foil et donc il faut se protéger, plus que d’habitude car on va découvrir de nouvelle chutes 🙂 Cependant, il faut éviter tout ce qui peut accrocher une ligne. Une simple sangle de gilet de flotaison par exemple, un support de gopro …
Il faut être le plus “lisse possible”.
Aussi, je conseille d’éviter les leach de board accordéon, car ça s’emmêle avec les lignes parfois. J’utilise un leach droit dyneema élastique.
Je vais à l’eau avec la parawing dans son sac banane en bandoulière le temps d’avoir suffisamment de fond. Puis je la deploie. Attention, j’ai testé un depart deventé avec aile deployée, c’est la galère ! La parawing ne cesait de tomber dans l’eau pour finir en mode chalut… Mieux vaut nager avec la pw packée, dans son sac ou sur la planche, jusqu’à la zone ou le vent est vraiment établi et constant puis la deployer.
Je laisse voler ma parawing oreille dans l’eau en bord de fenêtre, barre calée sur le rail sous le vent, je monte ensuite sur la board a genoux de travers comme en wingfoil. Ensuite, en tenant la parawing avec ma main arrière et, si ca bouge trop, en m’appuyant sur ma main avant juste devant le pad sur le nez de la planche, je me mets debout. Puis j’abbats tout de suite pour prendre de la vitesse qui me donne de la stabilité. A noter que quand une oreille est mouillée, elle a tendance à faire basculer l’aile du côté mouillé, il faut le prévoir dans son pilotage en tirant un peu plus fort de l’autre côté, cela ne dure que quelques secondes le temps que l’eau s’évacue.
J’abbats, plus qu’en wingfoil, et me “projette” en avant, je laisse glisser un peu la planche puis pompe des pieds, je me laisse emporter par la pw limite en vent arrière tout en evitant d’enfourner avec la planche. Ca dépend des planches mais avec la Blackbird ML c’est comme ça que je trouve que ça fonctionne le mieux. Je conseille de bien s’entrainer avant en wingfoil pour ceux qui font déjà du wingfoil, avec un foil plus petit que d’habitude par exemple. Niveau parawing, il faut que la barre soit a environ 45° de façon a ce que l’aile me projette en avant à la limite du déséquilibre, parfois je ne suis pas très beau a voir avec le cul en arrière mais je vais bosser ça après 🤣.
Une fois en vol, il faut faire une “virgule ” rapidement pour voler a une allure travers. Sur la barre il faut ravancer sa main pour piloter plus sur les avants. Je conseille de rapidement se mettre au harnais (à la 2 ou 3 ème session) car c’est assez physique sans. Le leach d’aile me parait inutile et une source d’emmelage supplémentaire. Je n’en ai jamais mis et si je lache la parawing, ce qui est très rare, je la récupère 10m devant moi facilement.
Le jibe est beaucoup plus facile avec un vent bien établi (17-18nd en 5m2 pour 92kg) qu’en vent léger. Ce que j’ai compris pour jiber : abbatre en guidant par les A sa parawing vers l’interieur de la courbe. Quand on observe que la pw descend un petit peu en marche arriere et que le bord de fuite commence a legerement faseiller, finir sa courbe avec la planche tout en envoyant franchement la parawing de l’autre côté en la guidant avec les A. Elle doit etre devant soi avec toujours un peu d’avance sur la courbe par rapport à la planche, jamais derrière. Dès qu’on a tourné, reprendre son cap en tirant bien sur les A. Si le vent est plutot fort, passer la pw le plus haut possible, pratiquement par le zenith, tout se passe alors en moins de 2 secondes sans même que la pw ne recule/descende dans la fenêtre ni ne fasseille. C’est tellement plus facile ! Dans le vent faible, c’est plus technique, on aura parfois besoin d’attraper, de tirer 1 ou 2 secondes , en milieu de courbe les C du coté oū on veut tourner pour que la wing tourne plus vite.
Le démêlage est parfois nécessaire quand on tombe mal et que la barre passe dans les lignes. L’apprentissage du jibe provoque quelques emmelages sympas aussi, en mode ” roti”avec les lignes autour de soi, ou chalut avec l’aile derriere soi dans l’eau voir avec la planche dedans. Déjà, je conseille de choisir une parawing avec des rangées A B C de couleurs différentes, c’est beaucoup plus simple pour démêler. Pour le démellage en lui même, no stress, parfois on se dit qu’on ne va jamais y arriver et finalement ca ne prend jamais plus de 5 minutes. Il faut etre calme, patient, méthodique. Pour démêler, les lignes doivent etre “claires” relativement tendues. Il faut monter a califourchon sur sa board, puis “étendre son linge” en attrapant le bord d’attaque de sa parawing bras écartés. Je conseille de choisir une parawing avec un BA de couleur différente du reste de la canopée et même de gauche à droite. Pour démeller, je garde la barre de l’autre coté de la planche et quand je pense que c’est a peu prêt démêlé je relance la parawing en vol pour eclaircir les lignes et voir plus clair sur ce qui me reste a démêler, toujours en faisant bien attention que la barre n’aille pas a nouveau dans les lignes. Une parawing a bien moins de puissance qu’un kite, on risque pas grand chose en faisant ça 😉. Enfin faut pas se prendre trop la tête avec ce sujet, oui on va emmeler les lignes, on apprend au debut, voir même on teste puis plus on progresse moins ça arrive en gérant la chute ou en ne chutant plus beaucoup naturellement.
Selon la hauteur d’eau et la pente du fond, je vais soit rentrer parawing en l’air, soit packée sur ma board sur le pont, puis sur la carène. Attention, dès que la parawing va dans l’eau, elle part en mode filet de pêche elle pèse super lourd et est difficile à remonter, on evite donc de la laisser trainer dans l’eau.
Je l’étends sur la plage, je mets la barre au dessus du BA, regroupe en accordeon le BA, mets toute les lignes dans la parawing, la referme en “roulant”, la replie , place enfin la barre dessus. Ainsi, elle ne s’emmelera pas au depart en vol. Il y a plusieurs méthodes mais le principe est que la barre soit bien separée des lignes. Il est important de bien ranger sa pw pour faciliter le décollage à la prochaine session, surtout si c’est en pleine eau. Je fais attention lors du pliages à ne pas trop plier les joncs du bord d’attaque.
comme en kite ou wing, il faut la sécher. Personnellement je l’étends sur un fil à linge.
Q:
Merci pour tous ces conseils et pour finir, qu'est ce qui te plaît le plus dans la parawing et comment vois tu son évolution ?
T:
Le côté nouveauté et apprentissage “partagé” avec d’autres parawingers me plait beaucoup. Sur l’eau j’adore le fait d’avoir retrouvé la vision 360° du kite. J’aime beaucoup aussi le côté minimaliste du matos, je peux partir de chez moi direct a pied et mettre a l’eau “sans m’arreter sur la plage”. Surfer aile packée est unique aussi, c’est le graal pour moi dans cette pratique. Dans les évolutions, je pense qu’un système de ligne de packing est a inventer, surtout pour les parawing avec des lignes assez longues. On voit pas mal de bricoleurs tester ça, je vais m’en bricoler un. Pour que celà devienne plus accessible encore, surtout dans le vent léger, il faut que les parawing facilitent le décollage qui reste très énergivore et assez technique (sauf pour les dockstarteurs ! ) car pomper avec l’aile est peu efficace pour l’instant. Côté remontée au vent, pour moi il n’y a plus de sujet par contre, les bonnes parawing remontent très bien au vent, autant que les wing, et sont stables. A voir si les plages de vent ne peuvent pas être augmentées mais le matos me parait déjà incroyablement efficace … En conclusion, pour moi, là où il va falloir bosser et progresser ça sera plutot sur ce qui se trouve entre la barre et la planche 😀 mais c’est un plaisir pour moi d’apprendre tant que je suis sur l’eau … ou dans l’eau 🤣
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